Il y a cinq ans, après une prise de conscience, Inès Angelini a décidé de donner du sens à sa vie. De juriste à céramiste, elle a osé sauter le pas pour un retour à l’essentiel : la Terre. L’artiste nous reçoit dans son atelier Umami Ceramic à Mougins et nous raconte l’histoire touchante de sa reconversion professionnelle.
C’est dans sa très jolie maison ornée de glycines et de volets verts qu’Inès Angelini m’a donné rendez-vous. La piscine et ses chiliennes à l’abri des regards offrent une vue plongeante sur le village de Mougins. Ici, tout n’est que calme et beauté… Dans cet environnement idyllique, en contrebas, se niche son atelier baptisé Umami Ceramic. Escortées par Octave, élégant braque de Weimar et Janis, jeune labradoodle un peu fugueuse, nous y descendons. L’espace est spacieux et lumineux, les étagères sont ornées de superbes vases, lampes, vaisselle, conçus de ses mains. Nous nous installons sur la grande table de l’atelier qui accueillait quelques heures auparavant un workshop. Inès, 34 ans, nous raconte comment elle est devenue céramiste.
Terre… happy
Née à Nice, la jeune femme a fait des études de droit qu’elle a décidé de finaliser à Paris « pour voir autre chose. » Elle a même commencé à y travailler, à rêver de l’Institut Français de la Mode jusqu’à une visite de sa mère… « J’ai eu l’envie subite de redescendre avec elle. Ce que j’ai fait ! Ma famille me manquait trop. » Il faut dire que la famille, pour Inès, c’est sacré. Sa petite sœur de 30 ans, Marine, est pour commencer « l’amour de sa vie ». C’est d’ailleurs grâce à cette famille soudée et aimante qu’Inès est devenue céramiste. Après quelques années à exercer comme juriste en droit de la propriété intellectuelle dans une entreprise monégasque, elle tombe enceinte. Mais à l’époque, tout n’est pas rose malgré cet heureux événement et l’achat d’une belle maison. Inès est stressée dans son travail, elle doit se mettre au repos forcé et subit un accouchement traumatique. Plusieurs mois difficiles s’en suivent jusqu’à ce qu’elle s’inscrive, pour se changer les idées, à un cours de céramique. En une séance, c’est la révélation. « La terre, c’est hyper méditatif. J’ai immédiatement senti le bien que cela me procurait, la texture, la concentration, l’évasion… J’avais besoin de ça. Chaque semaine, j’assistais à des cours supplémentaires que j’attendais avec impatience. Je me suis perfectionnée jusqu’à ce qu’arrivent mes trente ans… Mon mari Marvin et ma famille voyant le bien que cette activité me procurait se sont unis en m’offrant tout le matériel nécessaire pour pratiquer à la maison. J’ai eu le tour de potier, le four… Puis, le premier confinement est arrivé comme une aubaine. » Le couple se relaie pour s’occuper de leur fille. La jeune artiste en herbe accorde de plus en plus de temps à sa nouvelle passion. Elle va mieux, donne du sens à sa vie. À l’approche de son mariage, elle fabrique les cadeaux pour les invités, une centaine d’assiettes, tandis que ses partages sur les réseaux sociaux attirent toujours plus d’abonnés...
Une histoire de famille…
Tout commence à prendre de l’ampleur grâce à son grand-père, atteint de la maladie de Charcot. « Tous les jeudis, pour le divertir, je lui apportais mes nouvelles créations, et comme il savait tout faire, il m’aidait dans les branchements électriques de mes lampes. Pour Noël, j’ai passé beaucoup de temps à lui créer, à l’époque dans ma petite cabane-atelier au fond du jardin, mon premier vase avec des chaînes de bateau. Ce modèle a tout de suite rencontré un vif succès sur mon compte Instagram @umami_ceramic. À peine posté, trois personnes me l’ont commandé. C’est là que mon mari (entrepreneur dans l’immobilier, NDLR) m’a encouragée à en faire mon métier et m’a aidée dans l’aspect business et financier. Il m’a donné confiance. Je ne sais pas si j’aurais sauté le pas sans lui. » Peu de temps après, au décès du grand-père tant aimé, Catherine, la mère d’Inès, souffrait beaucoup. « Pour l’aider, je lui ai proposé de se remettre à la broderie qu’elle pratiquait quand j’étais enfant. Depuis, elle confectionne des abat-jours, des nappes et des serviettes en choisissant les tissus et en les customisant de ses mains ! » Grâce à ce travail d’équipe, mère et fille créent des pièces uniques à la demande. Sur la boutique en ligne, les collections aux doux noms corses, inspirées des origines paternelles d’Inès (Terra, Amoureux, Ombra, Gioia) sont envoyées partout en France et aux quatre coins de l’Europe, parfois même plus loin !
Esthétique durable
Vases, vaisselle, lampes, bougies, autant d’objets conçus avec passion que l’on a plaisir à contempler chez soi et à transmettre ensuite, telle une Madeleine de Proust… Toute une symbolique dans cet atelier « Umami Ceramic » qui célèbre l’artisanat, la beauté naturelle, l’esthétique durable, l’harmonie, et surtout le goût de la vie… Valeurs qu’Inès partage avec de petits groupes lors de ses workshops hebdomadaires qui permettent à qui le veut de donner naissance à sa propre création.
Workshop & boutique en ligne : umamiceramic.com
Photos : © Marie Caroline Locret