À la tête du Cap d’Antibes Beach Hotel, joyau azuréen 5 étoiles, Franck Farneti cultive depuis plus de quinze ans l’âme d’une maison tournée vers la mer, l’humain et le goût juste. Entre élégance méditerranéenne, design signé et gastronomie étoilée du talentueux Nicolas Rondelli.
Vous êtes à la tête du Cap d’Antibes Beach Hôtel depuis sa création. Quelle est la singularité de ce lieu ?
C’est un hôtel que j’ai vu naître. Un projet que j’ai mené avec la famille Ferrante dès sa création. Aujourd’hui, il appartient à Nicolas Saltiel (Chapitre Six Hotels), qui nous a donné les moyens de le réinventer en 2023. Ce n’est pas un palace figé : c’est une maison, chaleureuse et ouverte, les pieds dans l’eau. Un hôtel cinq étoiles Relais & Châteaux avec l’âme d’un lieu de vie.
Quel regard portez-vous sur votre parcours dans l’hôtellerie ?
J’ai toujours voulu faire ce métier ! J’ai commencé par être veilleur de nuit pour financer mes études, puis j’ai gravi les échelons. J’ai dirigé des maisons comme l’hôtel Juana à Juan-les-Pins ou le Mas de Pierre à Saint-Paul-de-Vence. J’ai été directeur commercial pour le Negresco à Nice, ou le Carlton à Cannes. Ce que j’ai toujours aimé, c’est le contact humain, la transmission, et l’idée de construire une ambiance, une signature.
L’hôtel a été récemment repensé. Qu’en retenez-vous ?
Nous avons confié le projet à Bernard Dubois, qui a signé une architecture moderne, très ouverte, baignée de lumière, évoquant le style avant-gardiste de Palm Springs, en Californie. Il a réenchanté le lieu. Les 35 chambres et suites au mobilier sur mesure sont élégantes, et préservées de l’agitation et de la chaleur. Certaines ont des jardins privatifs, d’autres donnent sur la mer. Et le jardin, véritable invitation au voyage, redessiné par Arnaud Cassus, est une merveille : lavandes, cyprès, oliviers, palmiers, jacarandas, roses d’Antibes… La nature y est omniprésente, enveloppante, accueillant les essences du monde entier dans un esprit fidèle à la signature végétale de la Riviera.
Autrefois repaire de Brigitte Bardot ou de Johnny Hallyday, La Maison des Pêcheurs a laissé place à une table une étoile au Guide Rouge. Que représente aujourd’hui le restaurant Les Pêcheurs dans l’identité de l’hôtel ?
C’est le cœur battant de l’hôtel. Nicolas Rondelli, chef niçois formé au Negresco aux côtés d’Alain Llorca puis de Jacques Chibois, est à la tête des Pêcheurs depuis 2016. Il travaille au plus près du produit : chaque matin, il se rend au port pour sélectionner sa pêche. Sa cuisine méditerranéenne est à la fois précise et inspirée. À la carte : pêche locale, petits pois du pays à cru et dorade royale marinée au sel, gamberoni rouges de Mazara del Vallo, noisettes d’agneau fermier, baba à la vanille et aux agrumes arrosé de Limoncello au citron de Menton… Des plats sincères, vivants, d’une grande maîtrise.
Et côté ambiance plus détendue ?
Le restaurant de plage BABA, imaginé avec le chef étoilé Assaf Granit, est solaire, joyeux, cosmopolite. On y partage des assiettes aux inspirations levantines, les pieds dans le sable, dans une ambiance musicale. Le décor pastel est signé Bernard Dubois, dont le bar circulaire à colonnes convoque la Floride ou Tel-Aviv. C’est une autre facette du Cap, plus festive, plus libre.
Quel est votre style de direction ?
Très humain. Mon équipe est multiculturelle, fidèle et impliquée. Un adjoint italien, un numéro trois suisse, des collaborateurs venus du Congo, des Philippines, d’Autriche… Cette diversité est une richesse. Beaucoup sont là depuis plus de dix ans. Et nos clients le ressentent. Ils sont accueillis, reconnus. C’est ce qui fait revenir.
Vous êtes originaire de la région. Cela influe-t-il sur votre lien au lieu ?
Évidemment. Je suis né à Nice, j’ai grandi à Antibes. Mes grands-parents étaient horticulteurs. J’ai passé mon enfance entre les serres, les marchés, la mer. Ce paysage, cette lumière, ce rythme sont en moi, et je suis fier de les transmettre à travers l’hôtel. Offrir un peu de cet esprit aux hôtes du monde entier est un privilège.
Comment définissez-vous aujourd’hui le luxe ?
C’est un lieu qui vous touche. Une attention sincère. Le calme d’un jardin, un service discret, un goût juste. C’est un souvenir. Pas un effet. Ici, on fait dans le vrai.
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