Hôtel du Cap-Eden-Roc, légende éternelle de la Riviera

Situé à l’extrême pointe du Cap d’Antibes, dans une pinède de neuf hectares face à la méditerranée et aux îles de Lérins, l’Hôtel du Cap-Eden-Roc, établissement Oetker Collection, dont l’édifice principal de style Napoléon III fait partie des plus belles propriétés d’Europe, attire depuis 155 ans les plus grands de ce monde. À sa tête depuis 20 ans, son président-directeur général Philippe Perd est le gardien de cet héritage.

Comment êtes-vous arrivé à la tête de l’hôtel et quel bilan faites-vous de ces années ?

On m’a proposé d’en devenir le directeur en 2005, après avoir supervisé durant quatre ans un autre joyau d’Oetker Collection, le Château Saint-Martin & Spa à Vence. Auparavant, j’ai travaillé pour le groupe d’hôtels et de restaurants Savoy après des études de finances. J’ai été formé en management à l’Hôtel Connaught de Londres, puis je suis arrivé à la direction de l’Hôtel de Crillon, à Paris, jusqu’en 2001. J’ai également suivi un programme avancé en Executive leadership management et obtenu un certificat en design d’intérieur à l’Inchbald School à Londres. Aujourd’hui, je suis aussi directeur du développement et représente Oetker Collection en tant que codirecteur général.

Diriger cette grande dame qu’est l’Hôtel du Cap-Eden-Roc est le rêve de tout directeur d’hôtel. Originaire d’Orange, dans le Vaucluse, je suis tombé dans la marmite de l’hôtellerie-restauration dès mon plus jeune âge, travaillant avec passion dès mon adolescence chaque été pour un restaurant local. Ce que j’aime dans ce métier, c’est faire plaisir, transformer chaque moment en expérience inoubliable pour les hôtes et les employés. C’est d’ailleurs ce que je rappelais hier à mes équipes lors de notre réunion d’ouverture de l’hôtel pour la saison, avec qui je tisse des relations soudées. Je disais également aux 125 employés qui ont rejoint l’équipe annuelle - nous serons en tout 550 cet été - qu’ils sont 74 % à revenir encore en 2025, alors que la saisonnalité est un frein à la fidélité, c’est exceptionnel ! L’Hôtel du Cap-Eden-Roc et son héritage hors du commun favorisent cette loyauté.

Il y a aussi une très grande fidélité parmi la clientèle : 80 % de nos hôtes reviennent chaque été, comme s’ils rejoignaient leur maison de vacances. La plupart sont Américains (60 %), Anglais (15 %), 10 % viennent d’Europe, 6 % de France et 4 % d’Amérique du Sud. Le bilan depuis mon arrivée est très positif, et je suis entouré d’une équipe au quotidien qui est animée, tout comme moi, d’une quête de perfection, et de valeurs communes de respect et d’humilité.

Philippe Perd, Directeur général © DR

Le destin de ce majestueux établissement est unique. Quelle est l'atmosphère que vous désirez incarner et comment la préservez-vous ?

Nous représentons 155 ans d’histoire ! Initialement imaginée comme « La Villa Soleil » en 1863 par le fondateur du Figaro, Hippolyte de Villemessant, pour accueillir les écrivains en quête d’inspiration, l’hôtel avait été inauguré dans un style Napoléon III en 1870. Scott Fitzgerald vanta ses délices en le surnommant l’Hôtel des Étrangers dans son quatrième et dernier roman Tendre est la nuit en 1934, et Alfred Hitchcock y tourna La main au collet en 1954. Lorsqu’il est racheté en 1987 par les époux Rudolf-August et Maja Oetker, le Grand Hôtel du Cap est restauré pour disposer de tout le confort moderne, puis rebaptisé l’Hôtel du Cap-Eden-Roc. Chaque année, il sera rénové pour préserver son élégance et cette aura qui a toujours attiré le who’s who des arts : Hemingway, Picasso, Chagall, puis Slim Aarons, Madonna et le Tout-Hollywood, qui y trouvent refuge durant le Festival de Cannes. Le lieu, avec cette bâtisse sublime et son allée majestueuse, préserve cette atmosphère magique, intemporelle. Avec les employés de l’hôtel, nous sommes les garants de cet héritage, nous devons perpétuer l’excellence dans le service, être élégants et irréprochables dans nos attitudes.

Depuis mon arrivée en 2005, l’Hôtel du Cap-Eden-Roc a fait l’objet de rénovations successives chaque saison d’hiver. Avec une unité hôtelière composée du bâtiment principal de style Napoléon III, l’Hôtel du Cap, du pavillon Eden-Roc et du bâtiment Les Deux Fontaines, l’établissement offre à ce jour 111 chambres, incluant 4 villas, rénovées par Madame Bergit Gräfin Douglas, MM-Design à Francfort. Les espaces communs, mais aussi les iconiques cabanes à l’ombre des pins, ont été sublimés. Ce diamant éternel qu’est l’hôtel a été repoli et magnifié, tout en préservant son identité très forte, d’un style classique et authentique. L’hôtel du Cap-Eden-Roc incarne le charme intemporel de la Côte d’Azur. Plus qu’un hôtel, il est une destination en soi, un lieu où sérénité et beauté naturelle s’unissent harmonieusement. À chaque instant du jour, que l’on soit en chambre, au spa Dior pour une parenthèse d’exception, en train de participer à un match de tennis sur l’un de nos cinq courts en terre battue, que l’on parte pour une activité nautique depuis notre ponton privé, que l’on sirote un cocktail signature au bar Bellini, que l’on savoure une pizza de Jérémy Viale, triple champion du monde de pizza au Giovanni’s, qu’on lézarde au soleil au bord de notre piscine d’eau salée mythique à débordement creusée à même la roche en 1914, ou que l’on se balade au cœur de notre extraordinaire roseraie, nous entrons dans l’histoire de l’âge d’or de la Riviera. Chaque saison estivale, l'Hôtel du Cap-Eden-Roc célèbre la créativité. Cette année, nous exposerons notamment des sculptures de l’artiste anglais Barry Flanagan et des pièces du niçois Fred Allard.

 

Pour repenser les trois principaux espaces de restauration dirigés de main de maître par le Chef exécutif Sébastien Borda qui revisite le terroir méditerranéen, nous avons fait appel à l’architecte star brésilienne Patricia Anastassiadis. Elle a respecté l’histoire du lieu, dont le piano-bar La Rotonde, le restaurant Eden, le restaurant étoilé Louroc, ainsi que Le Grill. Pour le renouveau de La Rotonde, elle s’est inspirée de la forme ovale de la pièce d’origine pour sélectionner un mobilier courbe et ondoyant, qui rappelle qu’il n’existe aucun angle saillant dans la nature, et elle a privilégié une palette de vert inspirée du sentier qui mène à la mer. Le résultat est plus élégant que jamais !

Suite Eden-Roc © JM Sordello

Le traditionnel gala de charité de l'AmfAR qui aura lieu durant le Festival de Cannes, se déroulera encore une fois à l’Hôtel du Cap-Eden-Roc. Ce fut votre initiative de l’organiser ici ?

Effectivement ! C’est une grande fierté de pouvoir accueillir ici depuis sept ans maintenant cet évènement magique, l’une des soirées les plus prestigieuses du Festival de Cannes, qui réunit près d’un millier de personnes. Cela fait plusieurs mois que nous préparons cette 31e soirée de vente aux enchères de l’AmfAR, fondation créée par Elizabeth Taylor pour la lutte contre le sida. Nos chefs Sébastien Broda et son chef pâtissier Tarek Ahamada et leurs équipes sont sur les chapeaux de roue. Dès 2007, nous avions organisé la première soirée d’after du gala avec le talentueux Jonathan Gray de JG Events, le gala se déroulant à l’époque au Moulin de Mougins. Nous avions la chance de loger à l’Hôtel du Cap-Eden-Roc Sharon Stone, qui animait la soirée, et certains organisateurs du gala. Ces derniers évoquèrent l’idée de l’organiser ici, dans le parc, mais cette solution était inenvisageable, car il fallait monter une structure pour le dîner et réquisitionner l’allée centrale. Impensable. Et puis, en me promenant dans les jardins le lendemain, je leur ai proposé la solution qui a fait mouche : monter la structure sur les courts de tennis en haut du parc. En tout, ils font 1 400 m2, et pourraient donc accueillir 1 000 personnes. Depuis 2018, nous organisons le cocktail dans notre allée avec vue imprenable, le dîner sous la tente et l’after au bord de la piscine. Un plaisir renouvelé avec ferveur chaque année !

© JM Sordello
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